Il y a des jours comme ça, ou c'est dur d'être un homme... oui vraiment.
Mon histoire commence trés tôt ce matin, alors que, comme tout les dimanches ou presque, je vais au marché forain du chaudron, il fait gris, la pluie "farine".... les étales sont pleines, les allées bruyantes et grouillent de monde, Les forains hèlent les clients et je m'amuse à regarder tout ça avec un certain recule, je m'amuse en jouant les indiscrets, j'écoute les conversations des gens, je prend la temperature bref... je fais mon marché.


Pour plus d'explication, lecteur chéri, et toujours pour rester dans le thème des légumes, il faut savoir que je suis un véritable coeur d'artichaut. Hélas, la nature m'a doté de cet irresistible besoin, envie, nécessité, faiblesse (c'est selon) de tombé amoureux tout les quatre matins. C'est comme ça, inutile de nier et ça fait longtemp que j'ai abandonner l'idée de me soigner.


Tous ça pour dire qu'au détour d'un cageot de brèdes, salades, et autres légumineux.... je me penche légèrement au dessus d'une étale de piment, de l'autre coté une jeune femme. Que dis-je une apparition, sublime, magnifique belle, rousse, les yeux bleus clairs, un sourire qui fait trembler mon petit corps de l'interieur. A ce moment précis, devinez quoi ? je suis amoureux !! Et j'ai cru mourir d'embarras, car je ne voulais pas spécialement acheter une pinte de piment (horriblement chère de surcroit) mais je n'arrivais pas à décoller mes yeux de son visage et du reste de son corp tout aussi magnifique. Bref grand moment de solitude, à essayer de sortir un mot, une syllabe, un son au moins : mais que dalle, rien, walou, nada. Si j'avais étais blanc, on m'aurai vu devenir plus rouge que les tas de tomates vermillons du stand d'à coté.

La naissance de Venus (détail) - Sandro Botticelli- +/- 1845

Une éternité plus tard (quelques secondes à vrai dire). Je réussi à décrocher un "bonjour" de circonstance, et je continue mon trajet, en prenant bien soin, pour rajouter du ridicule à l'embarras, de bousculer quelques personnes autour. Et là je comence mon petit manège, sans trop m'éloigner je prend un peu plus de recul et je l'observe à distance, des stands avoisinants, elle bouge comme une déesse (en même temps je n'en ai jamais vu)... et William (un des mecs qui habitent dans mon cerveau - au fond à gauche- et avec qui je discute de temps en temps - je vous expliquerai une autre fois) me souffle alors à l'esprit : "Mon coeur avait-il déja aimer ? jurez que non, mes yeux ! car je n'avais jusqu'ici jamais vu une telle beauté !".. Ah merci Will pour ce commentaire d'à propos !



Et sans perdre une miette du spectacle qu'elle m'offre à son insue, je décide de prendre mon courage à deux mains et d'aller lui parler, que risquais-je donc ? au pire je lui achèterai du piment voila tout... et au mieux,elle succombe à mon charme subtile et délicat (que personne ne rigole !!), elle m'épouse dans la journée, et on passe le reste de notre vie ensemble à faire plein de bébés !! (Au mieux j'ai dit !!!)... oui je suis comme ça moi, j'aime à la folie ou pas du tout (enfin une folie douce on s'entend)...

Et je me rapproche discretement, le pire c'est que je crois qu'elle me voit venir ( je ne suis décidément pas maitre en camouflage lors d'une approche tactique, à méditer - et surtout à retravailler-). Voila 5 mètres nous separent et c'est au moment ou je m'apprète à nouer le contact et à déballer tout mon charme subtile et délicat ( c'est ça rigolez !!) que je remarque une outrancière, outrageante, moche, terrible, brillante alliance à son annulaire gauche !!!


Adieu mariage, vie d'amour, les bébés tout ça ! Ma déesse avait déja trouvé un dieu, et moi pauvre mortelle le coeur brisé, en proie au chagrin d'amour (fusse cet amour être nait il y a à peine cinq minutes), et condamné définitivement à lui acheter du piment pour lui parler !! Et comme un signe du destin juste à ce moment, il se mis a tomber des trombes d'eau, les cieux m'était donc défavorable. Et je rentrais chez moi, trempé, les bras chargés, les doigts meutris par les lourds sac en plastique... ahh il y a des jours comme ça où c'est dur d'être un homme.

Arriver en bas de chez moi, je comptais encore les morceaux éparpillés de mon coeur.  j'appelle l'ascenceur... celui-ci s'ouvre, et sortant de cette cage d'acier, une magnifique créature, la peau brune, les cheveux d'un noir soyeux brillant, un robe légère, la démarche féline, sublime malbaraise divine indienne.. et à ce moment précis... devinez quoi ?... Je suis amoureux... encore !!! j'en avais presque oublier les piments.


Comme je vous le disais il y a des jours comme ça ou c'est vraiment dur d'être homme. Bon je retourne à mes artichauts !


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