Tropical landscape with fishing boats in bay (détail) - Albert Bierstadt - huile sur toile

-- Lettre envolée --

Pearl Island, Avril 2009

Chère [...]

Je vous retrouve, encore une fois [...]
Les jours se suivent, et se ressemblent, la vie passe et je continue à apprendre. Je me souviens encore de vos mots quand une tuile me tombais sur les bras, je me souviens de vos "You live, you learn, Baby !!". [...] Le temps passe et je sens de plus en plus l'appelle de la nature. 

A Pearl Island, elle y est luxuriante mais comme partout elle est menacée par les pollutions de l'homme. Mais ici plus qu'ailleurs, sur un volcan au milieu de l'océan, elle sait se faire respecter et se rapelle douloureusement aux souvenirs de ces habitants. Elle se venge la diablesse. La nature se livre mais parfois vous retient. J'ai bien à coeur d'aller visiter les perles de l'île dans une randonnée vers les sommets des cirques, les forêts, les cascades, et de m'y perdre. J'ai envie de grand espace, de calme, de silence, un besoin de respirer. Je m'encourage tous les jour à mettre sur pied, cette expedition qui me conduira du Nord de l'île au Sud soit plus de 130 km de piste en passant par le plus haut sommet (3000 mètres d'altitude).. un sevère entrainement s'impose, mais aussi un état d'esprit plus qu'aventureux.

Cependant, alors que j'ai à ma disposition un formidable terrain de jeu, mon esprit est dejà ailleurs, mon coeur est tourné vers un continent situé à un jet de pierre : l'Afrique. Je ne peux ignorer cette influence majeur sur l'île, sur moi... j'entends les rythmes, les dances, les chants, qui resonnent dans ma poitrine, je vois les visages, les couleurs, les paysage qui se dessinent dans mon esprit. J'entend l'appelle, mes pieds trépignent. Alors je me dis que l'île sera mon terrain d'entrainement, en attendant l'Afrique, sauvage et libre. [...]

Je vous vois sourire, Vous vous demandez quelle nouvelle lubie est-ce donc ? Vous me connaissez, chère et fidèle amie, on ne sait jamais vers où je me dirige, moi même je n'arrive pas toujours à me suivre. A vrai de je ne vois pas de meilleur moyen de se retrouver que de se perdre soi même. Ne sait on pas que la meilleur façon de trouver ce que l'on cherche c'est justement de ne pas chercher.

Les choses arrivent simplement, un peu comme ces mots, cette lettre que vous n'attendiez pas et que vous lisez à présent. Est-ce la surprise ? je sens le poids de vos yeux, lourdes et douces agates, sur le papier. Je les vois qui brillent, humide... c'est étrange.[...]


Bien à Vous,


Jayce 

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